L’histoire de la création du Master

Tout a commencé en 2005 avec le démarrage d’un vaste projet de compréhension des facteurs de récurrence des épidémies de choléra, projet porté par le Dr Didier Bompangue, en ce temps, médecin épidémiologiste à la Direction de Lutte contre la Maladie (DLM) du Ministère de la Santé de la RDC.

Ce projet de recherche intégrant les approches écologiques dans l’étude des épidémies de choléra a forcé la mise en place d’une collaboration entre le Ministère de la Santé de la RDC (représenté par le Dr Benoît Kebela Ilunga, Directeur de la DLM et le Professeur Jean Jacques Muyembe, Directeur de l’Institut National de Recherche Biomédical), la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa (Représenté par le Professeur Punga Maole, Doyen de la Faculté et le Professeur Jean Jacques Muyembe, chef de service de Microbiologie), et l’Université de Franche-Comté de Besançon en France (Représentée par les Professeurs Renaud Piarroux et Patrick Giraudoux, responsable du Master Environnement, Santé Société).

C’est le 23 octobre 2009, en marge de la soutenance de thèse sur la dynamique du choléra dans la région des grands lacs

(par le Dr Didier Bompangue), que la première réunion scientifique visant à proposer la mise en place d’un Master d’Écologie des Maladies Infectieuses en RDC s’est tenue à Besançon. Etaient présent : les responsables scientifiques du laboratoire Chrono-Environnement de l’Université de Franche-Comté (UFC), les responsables académiques du Master Environnement, Santé, Société de l’UFC et le professeur Jean Jacques Muyembe et le Dr Didier Bompangue, représentant la Faculté de Médecine de l’UNIKIN.

Ce Master de Kinshasa se justifie par le fait que les offres actuelles de formations accessibles aux différents acteurs de santé (surtout dans les pays d’Afrique ou destinées aux acteurs du Sud) sont essentiellement axées sur la planification et la gestion de programmes (organisation des soins et des infrastructures de soins, suivi des programmes de lutte, etc.). Lorsqu’elles touchent à l’épidémiologie, les approches sont souvent très centrées cliniques, microbiologiques ou orientées sur des objectifs de préparation à l’application des algorithmes déjà conçus.

La spécificité du Master d’Ecologie des Maladies Infectieuses de l’Université de Kinshasa

Ce Master d’Ecologie des Maladies Infectieuses (Master 1 et Master 2) vise à intégrer les approches globales, intégratrices, dites aussi éco-épidémiologiques, écosystémiques, « One Health » autrement dit Une Santé, dans l’étude des processus d’émergence, de diffusion et de persistance des maladies infectieuses.

C’est ce qui en fait la différence avec les autres offres de formation. Il ne s’agit donc pas d’un master de santé publique classique contrairement au raccourci qui est souvent fait par plusieurs observateurs.

Ces approches globales utilisant des concepts d’éco-épidémiologie ont fait l’objet d’une expérience positive de coopération scientifique lors du projet d’étude du Choléra en RDC. Elles sont à l’origine de l’actuel plan national multisectoriel d’élimination du choléra en RDC (PMSEC) et ont fortement influencé le protocole du projet Africhol de surveillance du choléra en Afrique

(Mis en œuvre par l’Agence de Médecine Préventive avec un financement de la Fondation Bill et Melinda Gates) ainsi que le plan d’élimination du choléra en Haïti (Ce plan d’élimination du choléra en Haïti avait été rédigé en 2011 en s’inspirant du PMSEC de la RDC (dont la première version 2008-2012 avait été validé en atelier à Kinshasa en décembre 2007) .

Aussi, fort de l’expérience positive conduite autour de la problématique du choléra en RDC, au vu du constat de la quasi-absence de ce type de formation en Afrique, vu la nécessité et l’urgence d’aider les pays Africains à se préparer aux défis sanitaires et environnementaux de plus en plus complexes, multiples et survenant dans un contexte de crise financière internationale, il a été jugé nécessaire de mettre en place ce Master à la Faculté de Médecine de l’Université de Kinshasa. Le démarrage de la première année du Master I a eu lieu en septembre 2014 à Kinshasa.

Ce que le Master offre comme spécificité dans sa formation

Former des cadres capables de sortir des sentiers battus, de résister aux réponses simplistes et aux solutions génériques face aux défis que nous imposent aujourd’hui déjà les urgences de santé publique dans un environnement de plus en plus complexe.

Ces cadres d’une nouvelle génération, formatés pour les défis de demain devront être capable de :

  • Produire de nouvelles connaissances pour mieux comprendre les logiques de fonctionnement à l’échelle spatiale, temporelle et populationnelle des maladies constituant des problèmes de santé publique
  • Diagnostiquer les facteurs explicatifs de l’émergence, de la recrudescence, de la diffusion et de la persistance de ces menaces de santé publique.
  • Proposer des solutions innovantes, durables et efficientes à ces menaces à travers des projets pilotes d’ajustement des stratégies opérationnelles intégrant des aspects innovants de surveillance et de gouvernance.
Historique
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